Prendre le temps, c’est avoir le temps de s’imprégner du lieu, du pays, “au rythme lent des berbères qui te saluent en passant”.
Avoir du temps devant soi pour aiguiser son œil, voir ce que les autres ne voient pas, ou ne verront jamais.
C’est aussi pouvoir témoigner de la différence culturelle en la sublimant, “Je suis autre et je t’apprécie”.
Echanger des regards, attendre l’acceptation informelle de l’autre pour déclencher.
Ne pas brusquer, ni les gens, ni les choses.
Les respecter.

Avoir du temps devant soi c’est aussi être peu ; 6/7 personnes au maximum.
Être plusieurs, sans être trop nombreux. Moins d’inertie pour les départs, plus réactifs lorsqu’il faut se dépêcher, pour saisir l’instant.
Un petit groupe soudé, où tous les niveaux cohabitent, dans le seul but de s’améliorer.
Tisser des liens, donner à voir, s’entraider, sans concurrence, au contraire dans la complicité, mais c’est aussi savoir se disperser dans un souk (marché traditionnel hebdomadaire) par exemple pour être plus discrets. C’est pouvoir rester longtemps à un endroit parce que la lumière est belle, ou attendre que le nuage passe et que le soleil brille à nouveau.
Nous serons tous d’accord car nous sommes liés par la même passion, la même attente du moment de grâce de l’écriture photographique.